30/08/2025 francesoir.fr  13min #288879

 La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage

Défiance massive envers les institutions et appel à un retour de la souveraineté : nouveau sondage Mis Group pour France-Soir/bonsens.org

BonSens.org et France-Soir

Défiance massive envers les institutions et appel à un retour de la souveraineté : nouveau sondage MIS Group pour France-Soir/BonSens.org

France-Soir, IA

Un sondage réalisé ce 28 août 2025 par MIS Group pour France-Soir/BonSens.org auprès d'un échantillon représentatif de 1200 Français révèle un climat de mécontentement profond envers le gouvernement, les institutions européennes et la gestion des crises économiques, sociales et internationales. Ce sondage, menée dans un contexte de tensions économiques et géopolitiques, met en lumière une défiance généralisée, une montée du sentiment souverainiste et une forte préoccupation face à la hausse des prix.

Résumé

Perceptions économiques

  • 40 % des Français estiment que leur situation économique s'est aggravée au cours des six derniers mois, contre 8 % qui notent une amélioration et 49 % qui la jugent stable.
  • Pour 55 %, les produits alimentaires sont le secteur le plus touché par la hausse des prix, suivis par l'énergie électrique (34 %), les services de santé (6 %) et le transport (4 %) en première position.
  • 74 % attribuent les difficultés économiques aux dirigeants français, notamment Emmanuel Macron, contre 9 % à Ursula von der Leyen et 5 % aux États-Unis.

Opinions politiques

  • 78 % des Français n'ont pas confiance dans le gouvernement, contre seulement 14 % qui expriment de la confiance.
  • 71 % jugent Emmanuel Macron comme un mauvais président, 62 % ressentent de la honte à son égard (dont 34 % beaucoup), et 62 % souhaitent sa démission, dont 42 % immédiatement.
  • 64 % soutiennent une motion de censure contre le gouvernement Bayrou, et 62 % estiment que les députés ne devraient pas lui accorder leur confiance le 8 septembre.
  • 58 % appuient un mouvement de grève populaire prévu pour le 10 septembre, et 64 % souhaitent qu'il reste indépendant des syndicats.
  • 74 % considèrent que la corruption est trop importante en France, et 90 % dénoncent les avantages exorbitants des élus.
  • 80 % soutiennent un plafonnement de la rémunération des politiciens à 3 ou 4 fois le SMIC.
  • 88 % estiment que le gouvernement ne prend pas la mesure de l'urgence des réformes pour réduire le train de vie de l'État, et 85 % le jugent incapable de réformer.

Questions internationales

  • 44 % des Français estiment que l'Union européenne existe aux dépens de la France, et 60 % soutiennent une Europe des Nations basée sur des accords commerciaux, contre 14 % pour une Europe fédérale.
  • 71 % dénoncent la corruption dans l'UE, et 49 % soupçonnent Ursula von der Leyen d'abus de pouvoir ou de corruption.
  • 36 % lient les difficultés économiques aux sanctions contre la Russie, et 32 % soutiennent leur levée partielle pour restaurer les relations économiques.
  • 89 % souhaitent que l'Ukraine négocie un accord de paix avec la Russie, et 69 % soutiennent les efforts de Donald Trump pour faciliter ces négociations.
  • 59 % estiment que les leaders européens n'en font pas assez pour la paix en Ukraine, et 42 % veulent réduire (20 %) ou arrêter (22 %) l'aide militaire à l'Ukraine, contre 14 % pour l'augmenter.
  • 36 % jugent la participation à l'OTAN trop coûteuse, 27 % soutiennent une sortie pour développer une force souveraine, et 32 % préfèrent une pleine participation.
  • Pour 58 % des répondants, la Russie représente la principale menace sécuritaire, suivie par le Proche-Orient (51 %), les États-Unis (26 %) et la Chine (17 %). 75 % craignent un risque de guerre nucléaire mondiale.

Préférences électorales

  • 61 % soutiendraient des forces politiques priorisant les intérêts nationaux, contre 12 % pour celles soutenant l'UE.
  • 34 % privilégient une réduction du soutien à l'Ukraine, contre 21 % pour son accroissement.

Mesures sanitaires

  • 50 % des Français estiment que le gouvernement a mal géré la crise COVID, contre 40 % qui pensent qu'il l'a bien gérée.
  • 77 % trouvent anormal que le ministère de la Santé ne donne pas accès aux données de mortalité par statut vaccinal.
  • 49 % jugent que les vaccins COVID ont beaucoup d'effets secondaires, 36 % soutiennent leur suspension immédiate, et 49 % souhaitent l'autorisation des traitements précoces contre la COVID.

Fracture entre les Français et leurs élites

  • 70 % des Français estiment qu'aucune personnalité politique actuelle n'incarne un futur positif pour la France
  • 57 % pensent qu'une équipe extérieure au paysage politique actuel serait nécessaire pour regagner la confiance des citoyens
  • 85 % considèrent le gouvernement incapable de mettre en place les réformes nécessaires pour réduire le train de vie de l'État.

Voici l'analyse détaillée des résultats, qui reflètent les aspirations et les frustrations des Français à un moment charnière de leur histoire politique.

Une crise économique ressentie par une large majorité

Les préoccupations économiques dominent les réponses. 40 % (+4 % par rapport à juillet 2025) des Français estiment que leur situation économique personnelle s'est aggravée au cours des six derniers mois, contre seulement 8 % qui notent une amélioration. Pour 49 % (-3% par rapport à juillet 2025), elle est restée stable, mais ce statu quo ne semble pas apaiser les tensions.

La hausse des prix est perçue comme un fardeau majeur, avec 55 % des sondés identifiant les produits alimentaires comme le secteur le plus touché en première position, suivis par l'énergie électrique (34 %). En troisième et quatrième positions, les services de santé (39 %) et le transport (51 %) émergent comme des préoccupations croissantes. Cette sensibilité à l'inflation reflète une pression économique qui pèse lourdement sur le quotidien des Français. Interrogés sur les responsables des difficultés économiques,

74 % des Français pointent du doigt les dirigeants français, en particulier Emmanuel Macron, loin devant Ursula von der Leyen (9 %) ou les États-Unis (5 %).

Cette perception traduit une frustration profonde envers la gestion nationale, perçue comme déconnectée des réalités quotidiennes avec une augmentation très marquée (+8%) depuis juillet 2025.

Une défiance sans précédent envers le gouvernement et Emmanuel Macron

La défiance envers les institutions françaises est un des points saillants du sondage.

78 % des Français déclarent ne pas avoir confiance dans le gouvernement, et 83 % estiment qu'il n'agit pas dans l'intérêt de la population.

Cette fracture est encore plus marquée dans l'évaluation de la présidence d'Emmanuel Macron : 71 % des Français le considèrent comme un « mauvais président », une augmentation significative de +5 % depuis juillet 2025.

Et 62 % des Français (+4 % par rapport à juillet 2025) expriment de la honte à son égard, dont 34 % « beaucoup ».

Cette désapprobation culmine avec 62 % des Français qui souhaitent sa démission, dont 42 % immédiatement, une augmentation très importante de 13 % depuis juillet 2025.

Le gouvernement Bayrou, récemment formé, n'échappe pas à ce rejet. 64 % des Français soutiennent une motion de censure contre lui, et 62 % estiment que les députés ne devraient pas lui accorder leur confiance lors du vote prévu le 8 septembre.

Ce mécontentement se traduit également par un fort soutien (58 %) à un mouvement de grève populaire prévu pour le 10 septembre, avec 64 % des répondants souhaitant que ce mouvement reste indépendant des syndicats, signe d'une méfiance envers les structures traditionnelles.

La perception de la corruption aggrave ce climat de défiance. 74 % des Français estiment que la corruption est trop importante dans le pays, et 90 % dénoncent l'hypocrisie des élus qui demandent des efforts aux citoyens tout en conservant des salaires et avantages jugés exorbitants.

Une proposition singulière, celle de plafonner la rémunération des politiciens à 3 ou 4 fois le SMIC, recueille l'approbation de 80 % des Français, reflétant un désir de justice sociale et de transparence.

Une remise en question de l'Union européenne et de l'OTAN

L'Union européenne (UE) est également sous le feu des critiques. 44 % des Français pensent que l'UE existe de plus en plus aux dépens de la France,

Et, 60 % des Français soutiennent une vision d'une Europe des Nations basée sur des accords commerciaux, contre seulement 14 % en faveur d'une Europe fédérale.

La corruption au sein de l'UE est dénoncée par 71 % des sondés, et 49 % soupçonnent Ursula von der Leyen d'abus de pouvoir et de faits de corruption.

De plus, 41 % des Français estiment que les députés européens ayant refusé de voter une motion de censure contre von der Leyen ont trahi les électeurs, bien que 46 % restent indécis sur cette question.

Sur le plan militaire, 36 % des Français jugent que la participation à l'OTAN est trop coûteuse et peu rentable pour la France.

27 % des Français soutiendraient des forces politiques prônant une sortie de l'Alliance pour développer une force souveraine, contre 32 % favorables à une pleine participation aux missions de l'OTAN. Cette division reflète un débat croissant sur la souveraineté militaire française.

Le conflit ukrainien : une volonté de paix

Le conflit en Ukraine suscite des positions claires. 89 % des Français souhaitent que l'Ukraine négocie un accord de paix avec la Russie plutôt que de poursuivre la guerre.

69 % des Français soutiennent les efforts de Donald Trump pour faciliter des négociations directes entre les États-Unis et la Russie.

59 % des Français estiment que les leaders européens n'en font pas assez pour promouvoir la paix, et 44 % pensent que l'envoi d'armes à l'Ukraine a entravé les chances d'un règlement pacifique.

Concernant l'aide militaire, 42 % des Français souhaitent soit une réduction (20 %) soit un arrêt complet (22 %) de l'aide à l'Ukraine, contre 14 % seulement qui sont favorables à son augmentation.

Les perceptions des menaces sécuritaires placent la Russie (58 %) et le Proche-Orient (51 %) en tête, suivis par les États-Unis (26 %) et la Chine (17 %).

Par ailleurs, 75 % des Français craignent un risque de guerre nucléaire mondiale, un chiffre alarmant qui traduit une anxiété géopolitique croissante.

Une montée du souverainisme et du nationalisme

Les préférences électorales traduisent un virage marqué vers le souverainisme. En cas d'élections, 61 % soutiendraient des forces politiques priorisant les intérêts nationaux, contre seulement 12 % pour celles soutenant l'Union européenne.

Cette montée du nationalisme s'accompagne d'une perception déclinante de l'influence internationale de la France : 62 % estiment qu'elle diminue, contre seulement 7 % qui la jugent en augmentation. Cette vision pessimiste renforce le désir de politiques centrées sur les intérêts nationaux.

Une fracture entre les Français et leurs élites

Le sondage révèle une fracture profonde entre les Français et leurs élites. 70 % estiment qu'aucune personnalité politique actuelle n'incarne un futur positif pour la France, et 57 % pensent qu'une équipe extérieure au paysage politique actuel serait nécessaire pour regagner la confiance des citoyens.

88 % des Français jugent que le gouvernement ne prend pas la mesure de l'urgence des réformes pour réduire le train de vie de l'État, et 85 % le considèrent incapable de mettre en place les réformes nécessaires.

Cette défiance s'étend aux médias mainstream, avec 70 % des répondants estimant que des chaînes comme TF1, FranceTV ou BFM manquent d'objectivité, et 50 % soutenant la suspension des aides et subventions aux médias.

Une gestion sanitaire controversée

Enfin, La gestion de la crise sanitaire liée à la COVID-19 reste toujours un sujet clivant.

50 % des Français estiment que le gouvernement n'a pas bien géré la crise, contre 40 % qui pensent le contraire.

77 % des Français jugent anormal que le ministère de la Santé ne donne pas accès aux données de mortalité par statut vaccinal, une question qui alimente les soupçons de manque de transparence.

49 % pensent que les vaccins COVID ont de nombreux effets secondaires, et 36 % soutiennent leur suspension immédiate.

Enfin, 49 % souhaitent que les traitements précoces contre la COVID soient autorisés, bien que 33 % restent indécis sur cette question.

Conséquences du sondage : un tournant politique et social ?

Les résultats de ce sondage signalent une crise de confiance majeure qui pourrait avoir des répercussions profondes sur la scène politique française. La défiance envers Emmanuel Macron et son gouvernement, combinée à un fort soutien aux mouvements de grève et aux motions de censure, suggère un risque d'instabilité politique à court terme. La montée du souverainisme, illustrée par la popularité du Rassemblement National qui malgré tout ne semble pas emporter l'adhésion, et le rejet de l'Union européenne, pourrait redessiner les priorités électorales lors des prochaines échéances, notamment en faveur de partis nouveaux qui prendraient en considération la voix des Français.

Sur le plan international, l'appel à réduire l'engagement dans l'OTAN et à privilégier la paix en Ukraine reflète un désir de recentrage sur les intérêts nationaux, potentiellement au détriment des alliances traditionnelles. Les préoccupations économiques et la perception de la corruption pourraient alimenter des mouvements sociaux d'ampleur, comme la grève prévue pour le 10 septembre, et pousser les décideurs à revoir leur approche pour restaurer la confiance.

Un défi majeur réside dans le fait que 70 % des Français estiment qu'aucune personnalité politique actuelle n'incarne un avenir positif pour la France, ce qui souligne l'urgence d'émergence de nouveaux leaders capables de répondre aux attentes de renouveau et de souveraineté.

Si ces signaux ne sont pas pris en compte, la France risque de s'enfoncer dans une polarisation accrue, avec des conséquences sur sa cohésion sociale et son rôle sur la scène internationale.

L'enquête a été réalisée par  MIS Group pour l'association  Bonsens.org et la société Shopper Union France SAS qui publie et édite le site  www.francesoir.fr. Étude sur la situation en France, à l'international mené le 28 et 29 août 2025 sur un échantillon représentatif de la population française de 1200 personnes. Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et répartition géographique. Tout sondage comporte statistiquement des marges d'erreurs, réduites en l'espèce de par la taille de l'échantillon de 1200 personnes. Toute personne a le droit à consulter la notice prévue par l'article 3 de la loi.

 francesoir.fr